Le grand évènement de ce lundi 1
er septembre à Aix les Bains, c'est le grand chambardement dans le réseau de bus de la défunte ST2A. Nouveaux horaires, nouveaux itinéraires, des arrêts supprimés, d'autres renommés et d'autres "créés", nouvelle gamme tarifaire ... etc.
De quoi s'y perdre un peu pour les habitués, pour qui un petit temps d'adaptation sera sans doute nécessaire.
Les têtes pensantes de Keolis Aix les Bains semblent en être bien conscientes, et organisent le vendredi 12 septembre une journée "portes ouvertes" (rassurez-vous, les bus fermeront quand même leurs portes pendant qu'ils rouleront). Pendant toute cette journée, l'ensemble du réseau sera accessible gratuitement à tous.
Une bonne occasion de découvrir les
nouveautés, tout ce qui va mieux, tout ce qui reste pareil, et tout ce qui ira moins bien.
L'objectif est, d'après François Gruffaz, élu aixois chargé des transports à la CALB,
de passer d'une logique de transport scolaire à une logique de transport urbain. Avec en perspective un autre objectif, financier celui-là, d'accroître la fréquentation de 20%. Les 20% de fréquentation en plus devant logiquement s'accompagner d'une hausse concomitante des recettes.
L'occasion de rappeler que quand on parle de délégation de service public à une société privée, la logique économique de rentabilité n'est jamais très loin.
Et du coup les ficelles de la communication et du marketing non plus. On avait déjà eu l'occasion de le souligner au début de l'été. D'un coup de baguette magique, voila le réseau de transport en commun aixois transformé en ...
source de mobilité durable.
Source de mobilité durable ? On ne voit pas bien en quoi
(1). Enfin, pas plus ni moins que le précédent réseau ST2A !
Mais passons sur ce détail. Car dans le fond, il reste tout de même probable que le réseau Ondéa fera au moins aussi bien que son prédécesseur en matière de transport en commun.
Et attardons-nous plutôt sur un autre détail. François Gruffaz est donc parait-il chargé des transports à la CALB. Il n'est pourtant pas vice-président, et pas même membre du bureau. Peut-être existe-t-il une commission en charge des transports, mais le site internet de la CALB ne nous le dit pas (à l'heure ou nous écrivons cet article) :
Ce que nous dit par contre le site internet de la CALB, c'est que les transports sont le 2
ème poste de dépense de cet organisme, derrière l'environnement.
En 2007, un peu plus de 18% des dépenses de la CALB, soit près de 8 millions d'euros, ont été consacrés aux transports.
Dès lors, on s'étonne que la responsabilité de ce pôle si important, au moins d'un point de vue financier, soit confiée à un élu qui ne fait pas partie du bureau.
On s'en étonne d'autant plus que d'autres postes de dépenses, bien moins conséquents, ont eux le droit à une vice-présidence dédiée. C'est par exemple le cas de la politique de la ville (0,10% des dépenses 2007), dont la vice-présidence a été confiée à Edouard Simonian, maire du Bourget du Lac. Ou encore du logement et de l'urbanisme (1,42% des dépenses 2007), dont la vice-présidence est elle confiée à Corinne Casanova (adjointe au maire d'Aix les Bains).
Les mauvais esprits diront sans doute que pour le premier, il s'agissait de lui faire un cadeau empoisonné. C'est vrai qu'on imagine mal quelle politique de la ville Edouard Simonian va bien pouvoir conduire avec un budget de moins de 50.000 euros par an.
Quant à la seconde, les mêmes mauvais esprits ne se demanderont pas quelle politique du logement Corinne Casanova va pouvoir mener avec un budget annuel de 620.000 euros
(2). Ils se contenteront d'affirmer que cette vice-présidence là n'a pas été créée dans l'objectif de conduire une quelconque politique du logement ni de l'urbanisme, mais juste de fournir à sa titulaire un appréciable complément de subside financier.
On ne résiste pas au plaisir de reproduire le graphique des dépenses 2007 de la CALB.
Un graphique sur lequel il faut avoir un sacré oeil de lynx pour arriver à distinguer la
part de camembert correspondant au budget de la politique de la ville !
Par contre, on y distingue parfaitement bien la part correspondant aux dépenses consacrées au siège. Il est vrai qu'elles représentent 60 fois plus que les dépenses de la politique de la ville. Ca laisse tout de même un rien songeur non ?
Question subsidiaire : à votre avis, c'est quoi les 200.000 euros consacrés en 2007 à la
centralité ?
(1) A moins que certains des nouveaux bus ne soient réservés au transport des lapins et autres lièvres ?
(2) Surtout si c'est la CALB qui doit s'acquitter de l'amende fiscale pour non respect du seuil de logements sociaux imposé par la loi SRU. Amende que Dominique Dord lui-même estimait à 300.000 euros/an, pour la seule ville d'Aix les Bains.